La place vide : Un symbole d’amour et d’espoir

Il y a une place vide sur le canapé.
Il y a une place vide dans ce grand espace.

D’un côté, il y a Momo.
De l’autre, il y a Pucci.
Et moi, je suis au milieu.

Et pourtant,
il y a une place vide : la tienne.

L’absence de ton être manque.
Tu remplis l’espace,
l’esprit,
le cœur.
Tu es.

On regarde la porte.
On regarde la fenêtre.

On espère te voir surgir soudain,
plutôt que de t’imaginer allongée sur ce lit,
dans un hôpital stérile,
incapable de te donner notre chaleur —
celle dont tu aurais tellement besoin,
maintenant.

Tu reviendras peut-être en morceaux.
Avec de nouvelles fissures,
des fautes mal recousues,
et des silences plus larges que tes poches.

Pas besoin d’excuses.
Ni de fleurs. Ni d’explications.
Si tu reviens, il me suffit que tu t’assoies.
Même en silence. Même de travers. Même pour un instant.

Et si tu ne reviens pas ?
Je t’aimerai quand même.
À distance. En absence. En différé.

Parfois, l’amour, c’est ça :
pas un pont,
mais une chaise laissée là
pour celle qui, un jour,
pourrait avoir froid.

Papillons Jumelles : Poème sur la Fraternité

par Linda, pour sa sœur Néa

[Strophe 1]

Tu m’as soignée quand ce n’était pas ton rôle,
tu as arrêté mes larmes avec des mains blessées,
tu marchais courbée, mais tu me soutenais,
en silence, toujours, avec une force jamais disparue.

Tu avais une aile brisée, déchirée par le vent,
et moi je la voyais, même quand toi non.
Je te prêterais la mienne sans une plainte,
car avec toi, chaque douleur s’efface doucement.


[Strophe 2]

Quand je tombe, tu es là, avec ta voix,
à transformer un enfer en refuge.
Tu es tempête, tu es pluie brûlante,
mais tu es aussi soleil, amour permanent.

Ils disent qu’on se ressemble,
et j’en suis fière comme d’un trophée.
Nous sommes deux rides sur la même peau épaisse,
deux yeux différents avec un même dessin.


[Refrain]

Nous sommes des papillons jumelles, éclatées dans le ciel,
une route nous sépare, mais le cœur est le même.
Je te tiens la main, même si c’est un duel,
on vole séparées, mais on tombe dans le même élan.


[Strophe 3]

Maintenant, on prend deux chemins différents,
des routes éloignées mais toujours alignées.
Toi tu rêves fort, moi j’écris des chansons,
mais même à distance, nos âmes sont entremêlées.

Je ne t’ai jamais dit que tu es une fleur rare,
une beauté qui fend le silence en deux.
Même quand tu cries, même quand tu t’écroules,
tu es ce qui reste quand le monde brûle tout.


[Refrain – Final]

Nous sommes des papillons jumelles, éclatées dans le ciel,
une route nous sépare, mais le cœur est le même.
Je te tiens la main, même si c’est un duel,
on vole séparées, mais on tombe dans le même élan.

Lettre à ma fille : un appel à la vie

à ma fille – pour Néa

Je te vois.
Avec ces yeux qui parfois veulent disparaître,
baissés, fatigués,
comme si regarder le monde faisait trop mal.

Je te vois là, entre deux mondes.
Entre le plus jamais et le pas encore,
dans ce silence suspendu
de celles qui retiennent leur souffle,
en espérant que la faim passe,
que la chair s’efface,
que l’âme suffise.

Et je sais.
Car moi aussi, j’y suis passée.
Moi aussi, j’ai cru que me vider
me rendrait plus vraie,
plus légère,
plus digne.

Mais mon amour,
l’âme a besoin d’un abri.
Et cet abri, c’est toi.
Avec ton sang,
avec ta chair,
avec tes mains qui tremblent
et ta voix qui dit « stop ».

Je t’aimerai toujours.
Toujours.
Même si tu restes fermée,
même si tu t’arrêtes,
même si tu choisis de ne pas te montrer.

Mais mon amour ne suffit pas
à te garder en vie.
Si tu ne manges pas,
le « toujours » s’use,
et risque de devenir « jamais ».

Moi, je veux que tu sois toujours.
Pas une ombre.
Pas un souvenir.
Pas un écho.

Que tu sois chair,
et voix,
et corps en marche.
Que tu restes.
Même si c’est juste pour dire :
« Aujourd’hui je n’y arrive pas. Mais peut-être demain. »

Et moi, je serai là.
Non pas pour te faire fleurir maintenant,
mais pour attendre ce jour-là.

Celui où, sans hâte,
tu déboucheras la bouteille
où tu as enfermé ton âme.

Et tu la laisseras danser.