Je m’appelle Camille D., mais ici, je suis devenue Cédée.
Pas parce que j’ai choisi ce nom, mais parce que c’est ce que j’ai cru entendre, le tout premier jour, quand on m’a “placée”.
Je suis mère. Française. Je vivais entre deux mondes, entre deux langues, entre deux réalités. Et un jour, ces réalités se sont effondrées.
On m’a enfermée dans un foyer pour femmes victimes de violences.
Avec deux de mes enfants.
Pendant que la troisième, Gaya (pour moi Néa), m’était arrachée.
Je ne savais pas ce qu’on me reprochait.
Je ne comprenais pas ce qu’on attendait.
Je ne parlais pas la langue.
Mais je savais une chose : je n’étais pas coupable.
Alors j’ai décidé d’écrire.
Non pas pour me plaindre.
Mais pour témoigner.
Ce blog est un journal, un cri silencieux, une tentative de mettre de l’ordre dans l’absurde.
Et peut-être aussi, un espoir que quelqu’un, quelque part, écoute.
— Cédée
